Contemplation....
Le bivouac de l'Onda
Après Vizzavonna, le Nord nous attend
Une fois Rémi arrivé, on décide de fuir le bruit assourdissant du générateur et le bivouac sordide. On se rend dans un camping situé à 4 km. Nicolas a un peu de mal à se faire à cette idée. Prendre la voiture au milieu de GR 20, c’est un sacrilège. Mais la perspective d’une douche chaude et de planter la tente dans l’herbe lui fait vite changer d’avis. Après une grosse lessive (pantalon, pyjama, short de rechange …), on repasse à Vizzavonna pour faire le plein de pain. On réussi à acheter le dernier morceau de pain à la barbe d’une immense file de randonneurs qui ne pourront pas saucer ce soir. Nicolas craque, à l’occasion, pour des madeleines aux raisins. Le soir de retrouvailles, c’est agapes au Patrimonio, saucisson de pays, fromage, crème Mont blanc au café, tomate et melon…Une orgie !
 
En arrivant à Vizzavonna, on a effectué, en distance, la moitié du GR 20, ce qui fait de nous des randonneurs d’argent.
 

Jour 7  (samedi 25.06.2011): Vizzavonna- L’Onda
Temps théorique: 6h40 ; Temps effectif : 5h50
 

On dit au revoir à Rémi,  qui nous accompagne au départ de l’étape. On commence l’étape avec des kilos en plus. On a profité d’un gros ravitaillement avec super Rémi ! On a complètement renouveler nos grignotis. On a quatre soupes supplémentaires et trois lyophilisés en rab. Coté cosmétique, on a de nouveau de la lessive, du shampooing et un savon qui ne compensera surement pas la perte tragique du savon á Prati.
 
On commence notre ascension, tranquillement, le long d’un torrent aux eaux limpides, On y surprend des pêcheurs qui, du haut de la falaise, taquinent la truite. On se fait aussi dépasser par quatre jeunes garçons qui avancent bon train. Ils ont doublé des étapes du Sud par manque de temps et par envie de plage. En fait, on rencontre de nombreux groupes qui essayent de réaliser l’intégralité du GR20 en doublant des étapes. Ainsi, sur les chapeaux de roue, on peut faire le GR 20 en une dizaine de jours.
 
Après avoir longé le torrent, on remonte le flanc de la montagne dans un paysage rocheux. La montée est difficile. Il faut lever les jambes, tirer sur les bras et plier l’échine pour faire passer le sac. On met 4h15 à atteindre le col. Le GR20 Nord, ca promet ! On mange très rapidement un peu de pâté avec du pain. Je viens juste de m’apercevoir que j’ai oublié la tomme Corse et le délicieux saucisson dans la glacière de Rémi. A la suite d’une descente extrêmement pénible dans les éboulis et un chemin glissant, on arrive au refuge de L’Onda. Aujourd’hui, on est le 25 juin, ca fait 5 ans qu’on est ensemble. On va fêter l’événement en en prenant un repas au refuge. L’Onda, est, selon les nordistes croisés dans le Sud, la meilleure table du GR20.
2 directions: Nord ou Sud...
A Vizzavonna, on retrouve la route, les voitures et les touristes. Certains entreprennent l’ascension jusqu’au col ou à la cascade des anglais qui propose de beaux points de vue. A notre passage avec équipement complet, gros sacs et barbe /poils aux pattes de 5 jours, les gens, respectueux, nous laissent la place. Hommage aux grands randonneurs du GR20, admiration. On en profite, limite, on attend que quelques voitures supplémentaires passent avant de traverser, question de se faire mousser un peu plus. Le mythe du GR20 !
 
Vizzavona ne vit que par le GR. Ce bourg situé au beau milieu de la Corse est constitué de deux hôtels, d’un refuge et d’une gare qui fait aussi bar, restaurant, épicerie et gérant de bivouac… Vizzavonna partage en termes de distance le GR 20 en deux. C’est la que s’arrêtent  ou que démarrent les randonneurs qui ne veulent faire qu’une partie du GR.
 
Le bivouac de Vizzavonna. Il faut traverser la voie de chemin de fer pour l’atteindre. C’est un terrain bétonné avec un bâtiment en construction, on ne sait pas depuis quand (oui, rappelez vous, on est en Corse). Le bivouac est situé en face du générateur qui aliment « l’agglomération ». On profite, aux premières loges, du souffle fétide et de son « doux » ronronnement. La place est á 5€ par personne sans aucune installation sanitaire, sans accès à l’eau ni au gaz. La douche est privée : il faut aller chercher les clés auprès de l´épicerie qui facture 2,5€ le décrassage. Des randonneurs nordistes nous avait raconté que les gens se filaient les clés…
Le petit-déjeuner à E Capanelle
Jour 8 (dimanche 26.06.2011) : L’Onda-Pietra Piana
Temps théorique: 6h00 ; Temps effectif : 6h05
 

La journée commence par une longue descente à froid dans les cailloux. Mes articulations apprécient moyennement. On débouche par la suite sur un pont traversant une rivière aux eaux limpides. Dommage qu’il soit si tôt et que l’on ne soit pas en nage car la baignade est très tentante. On s’arrête pour plonger nos pieds. C’est vraiment gelé. Clément et Céline nous rejoignent pour une contemplation collégiale du paysage.
 
S’en suit une longue promenade sous les arbres dans la vallée ou nous croisons des randonneurs venus de plus ou moins loin. Depuis le début du parcours, nous avons un nouveau jeu : nous devinons la nationalité des GRistes en fonction de la marque de leur équipement. Deuter, Salewa, Jack Wolskin : nous saluons nos amis allemands et autrichiens. Decathlon, Aigle et Salomon : Cocorico ! Pour le reste on  repérera des australiens, des anglais et des américains. Statistiquement, ca nous fait environ un tier d’étranger parcourant le GR 20.
On arrive au refuge à 13h15. Cela nous laisse du temps pour nous installer, prendre une douche, faire la lessive, ravitailler et causer avec les gens. De quoi parle-t-on dans les refuges du GR20 ? Pêle-mêle, les principaux thèmes de conversations : la difficulté de l’étape, l’état du refuge, les prix pratiqués au ravito, l’état des pieds et des genoux, l’amabilité du gardien, la température de la douche… Et qu’est ce qu’on fait du temps qu’il reste au refuge ? Et bien, on glandouille. Ici á L’Onda, il y a de la pelouse. Les tentes sont installées dans un enclos parqué. Les vaches broutent à l’extérieur. Elles doivent bien se marrer en nous voyant. Du coup, les gens se sont mis en maillot de bain et font bronzette. Le autres lisent, discutent, scrutent l’arrivée des mouflons aux jumelles, on s’étire ; on rédige les carnets de bord…
 
Au menu, ce soir, soupe corse, lasagnes au Brocciu, fromage et fruit. C’est le gardien, qui est aussi berger, qui est au four. On mange avec Clément et Céline. La soupe est en fait un potage avec des pâtes, des pommes de terre, des carottes, courgettes, pois et poireaux. Un régal ! Puis arrivent les lasagnes… aériennes mais reconstituantes. Puis le gardien sert le fromage sur une assiette. Sa propre production. Ceux de la table d’à cote commencent à vouloir couper le fromage en part égales et se font vertement rappeler par le gardien berger : « Non, le fromage ne se coupe pas comme ca, on se sert et on passe au suivant. » Première bourde. La seconde ne tarde pas. La même table tente de se rattraper en essayant maladroitement de le féliciter sur « son repas, qui est meilleur que celui des autres gardiens de refuge »… Là ils parlent à un corse qui leur répond avec une voie de sicilien que les autres gardiens sont ses amis. Naufrage programmé… Ils devraient se méfier, ceux de la table d’á coté… en souvenir, certains refuges propose à coté des cartes postales des couteaux de la marque Vendetta.
 
Pendant ce temps à notre table, Clément et Céline profitent du repas pour se bourrer les poches de pain. A 5€ la miche de pain blanc, on les comprend.
GR 20 - Juin 2011
Jour 6 (vendredi 24.06.2011): E Capanelle- Vizzavonna
Temps théorique: 4h50; Temps effectif : 4h35
 

Mise à part une vue panoramique sur le massif du nord de la Corse, cette étape sera sans grand intérêt et très venteuse. Beaucoup de plat et un peu de descente pour joindre Vizzavonna.
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